Définitivement "In love" !

Publié le par Nico

Ciao Ciao les copinous ! 
Plus d'un mois et demi que je n'ai pas publié par ici. Ne vous en faites pas, je suis toujours vivant, plus que jamais j'ai même envie de dire ! 
J'ai juste un petit soucis puisque mon ordinateur semble m'avoir laché... Il m'était donc compliqué de vous raconter mes aventures. Le plus embêtant concerne sûrement mes photos puisqu'impossible de les transférer sur un ordi pour les éditer et vous les partager. J'ai trouvé une solution temporaire et on verra comment je me débrouille pour la suite !

J'étais quand même pas trop mal par là bas !

Je suis de retour d'un road trip encore mémorable. Des découvertes, des expériences et des rencontres inoubliables. Voyager tout seul permet de s'ouvrir un maximum à ce qui nous entoure et j'en ai profité au maximum. 
Avant de reprendre la route, je vous faisais part de mon incertitude concernant la météo de ce début d'automne et ça n'a pas manqué, le temps a été comment dire.. humide !

Pas moins de 8 espèces d'oiseaux sur cette photo

 

Plutôt que de descendre directement sur la West Coast où toutes les rivières étaient en crue, j'ai donc changé mes plans et je suis monté a l'extrême nord de l'Ile du Sud, direction Takaka/Collingwood. Un coin magnifique, comme à chaque fin de route dans ce pays. Le goudron s'arrête en effet à Farewell Spit, une réserve ornithologique où les oiseaux vivent par milliers. J'ai donc passé quelques jours par là haut, sans avoir trop de chance sur la pêche en rivière mais j'ai tout de même assisté a des scènes magiques sur les flats de la Mer de Tasman. Les kingfishs y suivent les raies guitares à la recherche de nourriture et certains viennent jusqu'à quelques mètres de vos pieds. Je n'en ai pour autant ferré aucun, mais croyez moi, je serai de retour. La pêche à vue de ces poissons magnifiques m'a séduit et je compte bien m'y mettre correctement. 

J'ai ensuite fait demi tour, direction Motueka ou j'ai passé quelques jours en compagnie de copains. La météo ne s'arrangeant pas, j'ai quand même pris la descision de descendre sur cette fameuse côte ouest, sans pour autant trop m'y arrêter. J'ai dû abandonner l'idée de ces deux rivières backcountry qui m'attiraient tant. Toutes les deux affichaient des niveaux d'eau bien trop elevés. Tant pis. Comme me dit souvent mon Padré : "Choisir, c'est renoncer.." Le choix était donc de rejoindre le sud le plus rapidement possible en espérant un temps qui me permette de pêcher correctement. Vous imaginez bien que j'ai quand même fait des stops sur la route pour pêchouiller un peu. Quelques jolies truites a la clé mais rien de bien extraordinaire.

Petite balade dans le port de Greymouth entre deux averses

 

Ya pas à dire, c'est quand même sympa la West Coast

 

Une nouvelle déception quant à une rivière backcountry qu'on avait déjà pêché avec les gars en janvier du côté de Haast et me voilà arrivé à Wanaka. Une magnifique petite ville encerclée de montagnes et de grands lacs, magnifique ! Là encore, la pluie n'aidant pas, pas de pêche exceptionnelle.

 

Couleurs d'automne sur la Clutha à Wanaka

 

Un peu abattu, j'ai alors rejoint la région de Queenstown et plus particulièrement le petit bled de Glenorchy. Durant quelques jours, j'ai enfin pu profiter de belles journées au bord de l'eau, même si les poissons n'ont pas été legion. La proximité de Queenstown fait que la pression de pêche est assez impressionante, donc difficile de séduire ces dames de fin de saison. Les paysages dignes du Seigneur des Anneaux et le retour du beau temps ont suffit à mon bonheur. La chance n'était pourtant pas trop de mon côté. Après la mort de mon ordi une semaine plus tôt, c'est une série noire de "cassage de cannes'' qui s'est abattue sur moi. J'ai brisé pas moins de 4 de mes "outils de travail" en moins d'un mois. Quelque chose qui m'arrive que très rarement mais quand ça veut pas, ça veut pas ! Heureusement pour moi, cette tragédie a principalement touché mes cannes à leurres, laissant mes fouets tranquilles, ouf!

 

Pas beau non plus par là bas...

 

Guettant sans arrêt les prévisions, j'ai enfin pu entrevoir une fenêtre météo de quelques jours, qui me permettrait de me rendre sur mon troisième objectif du séjour : cette fameuse rivière coupée du monde dans le Fjordland. Ni une ni deux, l'Odyssey a donc repris du service et je me retrouvais quelques heures plus tard à Te Anau.

Pour résumer le coin, il pleut plus de 200 jours par an dans la région, avec un cumulé qui peut atteindre les 9 mètres d'eau annuels. Ouais, ça fait pas rire les patates à la cave comme on dit chez nous ! Et encore, je ne vous cite pas la belle population de sandflies qui sont... comment dire, AGRESSIVES ! 
Enfin bref, j'étais prévenu ! Après une bonne grosse organisation de dernière minute, je me retrouvais le lendemain dans le water taxi, à voguer sur le magnifique lac Te Anau. Celui-ci est le plus grand de South Island et pour vous faire une description rapide, c'est WILD ! Mis à part la bourgade de Te Anau au sud, le ponton de Te Anau Downs une trentraine de kilomètres plus au nord et une poignée de petites huts dispersées sur les berges, il n'y a rien. Ou pourrais-je dire qu'il y a tout ! Une nature encore totalement sauvage, avec des montagnes qui descendent à pic dans les eaux translucides de cette gigantesque étendue liquide. Il n'y a que très peu d'endroits pour accoster tellement la rain-forest qui plonge dans le lac est dense. Me voilà donc arrivé au paradis ! 

 

"Water Taxi", original non ?

 

Excité comme une puce, cette heure et demie de traversée m'a parue longue et courte à la fois. Les yeux grand ouverts, me sentant minuscule au milieu des ces décors tout nouveaux pour moi.

Debout sur cette petite plage, voyant le bateau disparaitre au loin dans la brume, je me retrouvais seul au monde pour une semaine, perdu au milieu de nulle part, du moins c'est ce que je pensais. Dans le coin, la seule trace humaine est materialisée par une jolie hut située en bordure du lac, à une vingtaine de minutes a pied de la rivière. J'ai alors rencontré une incroyable équipe de chasseurs descendus de l'Ile du Nord pour une occasion bien spéciale : le brame du wapiti. Ce grand cerf nord americain vit uniquement dans cette region de Nouvelle Zélande, et je peux comprendre pourquoi.

 

Le port, à quelques mètres de la hut

 

Après de courtes présentations, Jonah, Glenn, Stu et Peter me mettent d'entrée l'eau à la bouche (comme si j'avais besoin de ça..). "Tu vas te régaler Nico, à chaque fois qu'on marche au bord de l'eau, on voit des taquets énormes dans les pools. Et tu sais quoi ? Elles ont même pas peur de nous !"

Oulalala, aurais-je enfin trouvé l'endroit que je convoite depuis si longtemps !? 
Canne montée, waders enfilés et motivation à son maximum, me voilà en "chemin". Oui, je mets ça entre parenthèses parce que je sais pas trop si on peut le décrire ainsi. C'est en fait une espèce de minuscule trace d'animaux, qui zig-zague dans la forêt dense. Y évoluer est vraiment pas évident puisque les arbres sont couchés dans tous les sens et on perd notre route environ tous les 30m. Exactement ce que je cherchais, le spectacle qui s'offre a mes yeux est juste exceptionnel. Mais comme prévu, il pleut des cordes. La rivière est haute et j'arrive tout de même à faire quelques jolies browns sur les bordures en une paire d'heures de pêche. 

 

Rayon de soleil dans le Fjordland !? Comme quoi tout arrive...

 

Il a alors plu des trombes d'eau durant toute cette premiere nuit, ici quand ça tombe, ça tombe, ça fait pas semblant. Et comme redouté, la rivière est bien trop haute pour pêcher à vue le lendemain matin. Les gars me rassurent, le niveau peut monter et descendre d'un mètre en 24h, oui, en 24h. Du jamais vu ! Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'elle se trouble que légèrement et redevient ultra-claire en un rien de temps. La rivière du paradis quoi ! 

 

Voilà la belle, ici bien haute !

 

Ayant prévu le coup, je joins une "spinning rod" à ma canne à mouche et direction la bouche de la rivière pour essayer de leurrer les grosses mémères qui remontent du lac. J'y parviens non sans peine puisqu'il n'y a là aucun chemin. Une belle journée avec un bon nombre de farios et d'arcs surpuissantes amenées a l'épuisette. La pluie s'est arrêtée et je suis prêt a débuter les choses sérieuses dès le lendemain. 

2h de marche rapide avec gros sac sur le dos pour parcourir les 6km qui me séparent de la confluence avec une rivière plus petite, quand je vous dit que c'est encombré... Je ne vous cite pas la multitude de ruisseaux à traverser sur la route, j'ai d'ailleurs pris un joli petit bain non prévu dans l'un d'eux. Mais c'était sans compter sur la pluie qui était de retour. Bloqué à la confluence, j'installe mon camp, avec mon hamac surplombé d'une jolie bache bleue pour essayer de rester un maximum au sec. La pluie et le vent ne me laissent que quelques rares instant pour pêcher le gros pool devant mon camp. Deux belles arcs au "sec", deux cassées et trois ou quatre decrochées. Oui, dans un seul trou ! "Kafi de poissons" comme dirait un bon copain a moi. 

 

Sur la droite, ma chambre.

 

Rejoint par deux des chasseurs, je passe une nuit qu'on pourrait qualifier de fraiche et humide, avec le meilleur réveil qui soit : quelques centaines de sandflies qui me murmurent "debout Nico !". Les niveaux sont redescendus et pour vous donner une idée de la couleur de l'eau, prenez une bouteille d'eau du magasin, ajoutez-y une petite dose de vert turquoise et le tour est joué ! Le rêve. Je décide de remonter l'affluent de la rivière principale où j'ai entendu qu'il y avait de très grosses rainbows. S'offre alors à moi un paysage grandiose et une pêche d'anthologie en sèche comme en nymphe.

 

Elle est là, la rivière du paradis.

 

Des poissons surpuissants. J'ai dû en ramener à l'épuisette un sur trois ferrés. Je n'ai jamais pêché aussi gros que ça de ma vie (18 centièmes pour les connaisseurs) mais ces mémères étaient bien trop en forme, jamais vu ca ! Soit je me faisais ouvrir les hamecons, soit casser dans les multiples arbres morts qui peuplent gentiment le fond de la rivière. Des actions de pêche magnifiques et c'est le sourrire jusqu'aux oreilles que je me résigne a faire demi tour, en vue des 3h30 de marche qui me séparent du seul endroit sec à des kilomètres à la ronde. 
Je suis trempé, fatigué mais comblé a l'idée d'avoir enfin trouvé l'endroit recherché durant toute une saison. Une rivière magnifique, sauvage, coupée du monde, remplie de poissons énormes, surpuissants et surtout où la pression de pêche est très limitée. 

 

Gourmande du coin.

 

Pour la fin de la semaine, même histoire, beaucoup de pluie et des conditions difficiles, ce qui n'empêche pas quelques belles prises, tellement la rivière grouille de vie. 

Le séjour s'est même un peu prolongé puisque j'ai eu droit à une bonne heure de pêche au leurre depuis le water taxi, en attendant deux chasseurs largués une semaine plus tôt en plein milieu du bush. 
Un séjour inoubliable où j'ai beaucoup appris sur moi et sur la nature. Vous l'aurez compris, l'endroit n'est pas très accueillant et définitivement pas fait pour l'être humain. Mes copains chasseurs en ont malheureusement fait l'experience avec quelques graves blessures qui ont nécessité un sauvetage en helico. J'ai moi-même eu un peu peur lors d'une traversée de rivière bien délicate, quelque peu emporté par un courant puissant. Le genre d'endroit où on a pas trop le droit à l'erreur... C'est hostile mais qu'est-ce qu'il est bon de se retrouver face à une vraie belle nature, "untouched by humans". C'est clairement l'endroit le plus reculé que j'ai visité dans ma vie et je suis determiné à y retourner pour en profiter un maximum. 

Dur de revenir à la réalité à Te Anau, j'ai donc pris quelques jours de repos pour me reposer et soigner mes quelques petites blessures. De veritables trous se sont formés dans mes talons après ces longues heures à crapahuter, trempé, dans le bush. 

 

Les bernaches du lac Te Anau ont bien ri en voyant ma 3ème canne du séjour rompre dans mes mains..

 

Le temps de m'occuper d'un pneu crevé et d'un problème d'huile moteur dans l'auto et me voilà de retour sur la route, à la découverte de nouvelles rivières, cette fois bien moins sauvages.

 

Capot.

 

Quelques sorties infructueuses, à pêcher dans une tempête de neige et 150km de gravel road plus tard, je me retrouve au bord d'un cours d'eau très connu. Peut-être même le plus renommé quand il s'agit de pêche à la mouche en sèche. Mais qui dit connu dit pêché. Ne sachant pas trop a quoi m'attendre, je tombe par hasard sur un jeune pêcheur Irlandais que j'avais rencontré quelques semaines plus tôt au bord de l'eau. Il m'explique le système des "beats", mis en place sur certaines de ces fameuses rivières néozélandaises. Le principe est simple, il y a des "access points" tout le long de la route, si une voiture est déjà stationnée à l'un d'entre eux, il faut passer son chemin et se rendre au prochain pour que chacun soit tranquille sur une zone du cours d'eau. Chaque Beat est plus ou moins étudié pour permettre une journée complète de pêche, un super truc selon moi ! Bref, mon copain Irlandais (dont j'ai oublié le nom..) me dit simplement : "C'est blindé de poissons mais c'est pas facile. Fais juste en sorte d'avoir trois ou quatre jolis pools devant toi entre 14h et 16h, ça risque de sortir. Rate pas le coche, tu vas devenir fou !" Et ça n'a pas manqué, après une matinée délicate en nymphe a vue avec un nombre impressionant de refus et seulement quelques poissons à l'épuisette, je regarde l'heure : 14h10. Une banane, deux barres de céréales et un coup d'oeil au gros trou devant moi et c'est parti. Des centaines de petits éphèmères volant dans tous les sens et qui dérivent à la surface de l'eau. Il n'en fallait pas plus pour activer mes copines les truites qui se mettent à se gaver en gobant tout se qui passe à leur portée. Tous ces poissons qui étaient si difficiles a convaincre le matin ne semblent plus se soucier de rien, à part bien sûr manger autant qu'ils peuvent. S'offre alors à moi quelques heures magiques de pêche en sèche. Sûrement plus d'une quinzaine de poissons, tous aussi beaux les uns que les autres, avec une moyenne aux alentours de 55cm. Incroyable, je n'avais jamais vu ça auparavant et j'en ai profité au max, comme d'hab. Même histoire le lendemain, même si les rafales de vent m'ont un peu compliqué la tâche.

 

Une beauté de gobeuse.

 

Elle avait mis son plus beau rouge à lèvre spécialement pour l'occasion.

 

Il était alors temps de faire route vers le nord. Un petit stop à Queenstown pour revoir une copine rencontrée au Canada et me voilà à Twizel, pour pêcher les fameux canaux. Le record du monde de la plus grosse truite est régulièrement battu par ici. Les grosses mémères, accompagnées de quelques saumons sont bloquées dans ces infrastructures construites pour produire de l'hydro-électricité. Elles atteignent des tailles gigantesques en se nourrisant des granules qui s'échappent des fermes à saumons, mais surtout parce que ces "cours d'eau" grouillent de petits poissons fourrage. La pêche à la mouche est possible à certains moments de l'année mais l'actuelle fonte des neige me permet juste de les taquiner aux leurres. C'est un peu comme le Léman, on peut toucher le poisson d'une vie à chaque lancé. Ici en l'occurrence, une truite de plus de 20kilos. Mais c'est loin d'être facile, assez technique et il faut une bonne dose de chance. Trois jours de pêche, quelques truites modestes, une belle brown de plus de 5kg et deux jolis saumons sont venus me faire un coucou.

Pas de monstre mais je retenterai ma chance d'ici quelques jours avec mon Gal. Parce que oui, je suis de retour aux alentours de Christchurch, chez mes "parents Kiwis" Karen et Nick, depuis une dizaine de jours. Le grand barbu arrive mercredi et on va prendre la route de Queenstown pour y être en fin de semaine. 

Vous l'aurez compris, ce road trip n'a pas été simple au niveau de la météo mais j'ai vécu des expériences assez incroyables. J'éprouvais déjà un petit quelque chose pour ce pays mais je dois avouer qu'après cette nouvelle aventure je suis totalement "In Love" avec cette magnifique Nouvelle Zélande. Beaucoup de descriptions de pêche dans cet article car ce sont les premières choses qui me viennent à l'esprit. Il n'est pas facile de mettre a l'écrit tous les longs moments de contemplation et de réflection. Je vous laisse donc comme d'habitude avec quelques photos. 

Sur ce, Arvi Pa' la compagnie ! 
Nico

 

Fin de journée en Otago.

 

Tombé par hasard sur une compèt' de kayak freestyle aux alentours de Wanaka.

 

Et hop, un petit front des familles !

 

En attente de gobages.

 

Qui dit bras mort dit grosse brown...

 

 

Une Odyssey à la belle étoile..

 

Levé du jour sur l'extrémité nord du lac Wakatipu.

 

Welcome to paradise.

 

C'est sous la surface que ça se passait ce soir là...

 

Encore une...

 

"En bateau Simone !"

 

Joli soir d'automne dans un free camp plutôt bien situé.

 

Une dernière pour la route.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article